- amébée
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⇒AMÉBÉE, AMOÉBÉE, adj.Poét. (gr. et lat.). [Se dit d'un chant, d'un poème, d'un dialogue] Où deux interlocuteurs échangent des couplets alternés d'égale longueur, à la manière de Théocrite (Idylles, 4, 5, 8) ou de Virgile (Églogue, 3) :• 1. C'est [les débats ou jeux-partis] le chant amébée de la lyrique médiévale...P. AUBRY, Trouvères et troubadours, 1909, p. 103.• 2. Ensemble vous avez fait l'éloge de cette place, de cette fontaine, (...) chants amoebées, parlant pour la première fois entre vous des monuments de Rome...M. BUTOR, La Modification, 1957, p. 100.Rem. Attesté ds Ac. Compl. 1842, Lar. 19e-Lar. encyclop. et QUILLET 1965.♦ Pied amébée (dans la poésie gr. et lat.). Pied de cinq syllabes dont les deux premières sont longues, les deux suivantes brèves et la dernière longue -.-.Rem. Syntagme attesté ds Lar. 19e et Nouv. Lar. ill. au sens de ,,vers employé dans le poème amébée``.Prononc. — Seule transcription ds LAND. 1834 :
-mé-bé.
Étymol. ET HIST. — 1. 1752 poét. gr. et lat. « se dit d'un poème ou d'un passage construit sur l'opposition de deux interlocuteurs » (Trév. On appelle un Poëme amébée, des vers amébées, lorsqu'il s'y fait une espèce de dispute, ou de combat entre deux Interlocuteurs, de manière que celui qui parle le dernier enchérisse toûjours sur l'autre, et s'oppose à son sentiment); 2. 1838 métr. lat. (Ac. Compl. 1842 : Pied amébée, Pied de 5 syllabes, dont les deux premières sont longues, les deux suivantes brèves, et la dernière longue).Empr. au lat. amœbeos [-us], attest. au IVe s. au sens 2 chez Diomède (Gramm. I, 481 ds TLL s.v., I, 1960, 27) et à la fin du IVe s. pour désigner un chant alterné (sens 1) chez Servius Honoratius (ecl. 3, 28, ibid.; vicissim ... : amoebaeo carmine); transcription du gr.« qui se fait en retour, en échange », empl. au sens de « alternatif » dep. Platon (La République, 394 b, ds BAILLY 1965) et pour désigner le chant par alternance dep. Théocrite (8, 31, ibid.).
BBG. — BACH.-DEZ. 1882. — BOISS.8. — PRÉV. 1755 (s.v. amebée). — SPRINGH. 1962.amébée, amœbée [amebe] adj.ÉTYM. 1752; du lat. amœbeus.❖♦ (1752). Didact. et rare. Poét. (grecque et lat.). Se dit d'un chant où deux interlocuteurs se répondent par des couplets d'égale longueur.1 Ensemble vous avez fait l'éloge de cette place, de cette fontaine (…) chants amoebées, parlant pour la première fois entre vous des monuments de Rome (…)Michel Butor, la Modification, 1957, p. 100.2 Un poète de Pomposa, malheureusement anonyme, lui consacra en latin les vers traduits par Ronsard dans le chant amébée des quatrains de l'Hymne de l'Empereur Alexis.J. d'Ormesson, la Gloire de l'Empire, t. II, p. 481.♦ (1842). || Pied amébée : pied de cinq syllabes, les deux premières étant longues, les deux suivantes brèves et la dernière longue.
Encyclopédie Universelle. 2012.